|
||
---|---|---|
|
||
|
||
1810 |
Frédéric (Fryderyk) Chopin est né le 1 mars à Zelazowa
Wola, dans le Duché de Varsovie (Warsaw*), un petit état découpé par
Napoléon, en 1807, du territoire de Pologne dont les Prusses avaient occupé,
à l’époque, l’Ouest et les Russes, l’Est. Nicolas, le père de Frédéric,
originaire de Lorraine dans le Royaume français, était venu pour travailler
comme comptable et enseignant sur le domaine d’un aristocrate polonais; sa
mère Justyna était aussi née en Pologne.
* Les villes marquées en couleur se trouvent sur la carte contemporaine. Lors de son baptème, la date incorrecte de naissance du 22 février est inscrit dans le registre de la paroisse catholique de Brochów. La famille, ç’est-à-dire ses parents et sa soeur Ludwika, de trois ans l’ainée de Frédéric, déménage à la capitale Varsovie en automne. Ils y fondent une pension privée pour les fils de la classe privilégiée qui étudient au lycée avoisinant, une entreprise qui a du succès. Peu après, le père est nommé Professeur de langue et littérature française à cette école de bonne renommée, et la famille s’agrandit par les naissances des filles Izabela et Emilia au cours des deux années suivantes. |
|
1814 |
Après la défaite de Napoléon, le Congrès de Vienne (Vienna) partitionne la Pologne de nouveau entre la Prusse, la Russie et l’Autriche et crée la Republique de Cracovie (Cracow), ce qui réduit encore le territoire du Duché de Varsovie. Les Chopin s’identifient avec le peuple polonais et sa situation lamentable; la langue parlée à la maison est le polonais, mais les enfants parlent couramment aussi le français et l’allemand. Ils aiment la musique, suivant avec enthusiasme les leçons de piano données par la mère et écoutant avec joie leur père jouer le violon ou la flute. | |
1816 |
Les parents se rendent compte de l’habilité extraordinaire de Frédéric au piano et ils sont étonnés de son talent d’improviser la musique. Ils engagent Adalbert (Wojciech) Zywny comme professeur de piano; il présente à Frédéric les oeuvres de Bach et de Mozart qui lui seront chères pendant toute sa vie. | |
1817 |
Les premières compositions: deux Polonaises, c’est-à-dire, des pièces modernes dérivant du folklore polonais et portant un rythme caractéristique, en si bémol majeur (op. P1-1) et en sol mineur (op. S1-1). | |
1818 |
Frédéric se gagne la renommée d’un enfant prodige, de par son premier récital publique, avant même son 8ème anniversaire. Il joue un concerto pour piano d’Adalbert Gyrowetz et reçoit, en plus d’un tonnerre d’applaudissements, des invitations pour jouer dans les palais et residences de la haute société de Varsovie. | |
1822 |
Sa virtuosité au piano lui apporte des acclamations partout
ainsi que la considération des musiciens les plus célébres dans cette
capitale cultivée. Il est possédé de l’idée de devenir aussi excellent au
piano que Niccolò Paganini l’est au violon, et il prend l’habitude de placer
des morceaux de bois entre les doigts afin de pouvoir atteindre, d’une main,
la distance d’une décime sur le clavier, au delà d’une octave.
Frédéric étudie chez le virtuoso Wilhelm Waclaw Würfel le style brillant qui est en vogue à l’époque et il apprend jouer l’orgue. Les leçons avec Zywny prennent fin. |
|
1823 |
Il excelle dans ses etudes au lycée. Quelques instruments
de musique récemment inventés l’intéressent, surtout l’Aeolopantalon
(le précurseur de l’harmonium), pour
lequel il compose plusieurs pièces (perdues).
De ce temps datent aussi les premières remarques concernant sa santé fragile. Il a une stature plutôt petite et il suit un régime alimentaire strict, mais il est un garçon actif et tout le monde l’aime. D’habitude, il passe ses vacances aux domaines de campagne des ses amis de classe et c’est là qu’il prend connaissance du folklore polonais dans toutes ses formes. FC écrit la Polonaise en sol dièse majeur (op. P1-3) et le Rondo en ut mineur duquel il est très fier et qu’il appelle son op. 1. |
|
1825 |
En avril, Chopin joue l’Aeolopantalon à l’occasion de la visite du Czar russe Alexandre I qui se montre impressionné par l’instrument ainsi que par les compositions du jeune Frédéric et lui fait cadeau d’une precieuse bague en diamants. Ce même concert est repris plusieures fois et gagne pour FC les premières acclamations internationales par une critique très favorable dans le journal Allgemeine Musikalische Zeitung de Leipzig/ Allemagne. | |
1826 |
Gradué du lycée en juillet Frédéric s’inscrit au
Conservatoire de Musique de Varsovie dont le directeur est le compositeur de
renom Josef Elsner. Celui-ci reconnâit immédiatement le talent exceptionnel
du jeune Chopin et le dispense d’assister aux classes.
Peu après sa graduation, Frédéric fait son premier voyage à l’extérieur de Pologne accompagnant sa mère et sa petite soeur à une station balnéaire en montagne, à Carlsbad en Prusse et à peu près 100 km à l'Ouest de Prague; on espère que la petite Emilia sera guérie de la tuberculose. |
|
1827 |
Une des compositions des plus remarquables de cette année
est la Sonate pour Piano en ut mineur (op. 4). Création et
publication de la première Mazurka (en fa majeur, op. 5).
La soeur de Frédéric, Emilia, meurt de tuberculose. |
|
1828 |
Bref voyage à Berlin, la capitale de la Prusse. Il assiste à une représentation de l’opéra romantique Der Freischütz de Carl Maria von Weber mais ne donne pas de concerts lui-même. | |
1829 |
FC reçoit son diplôme du Conservatoire; le directeur Elsner
atteste qu’il soit «d’un talent exceptionnel, un génie de la musique».
Départ pour donner une série de concerts à Vienne, la capitale de l’Autriche et la ville de Mozart (qui y mourait presque 40 ans auparavant), de Beethoven (qui y mourait 2 ans avant) et de Schubert (qui y mourait au début de cette même année). Le 11 août, Chopin présente un premier récital dans le fameux Theater am Kärntnertor jouant quelques-unes de ses propres compositions ainsi que des pièces de Beethoven, Mozart et d’autres. Il reçoit une très bonne réponse de la part du publique viennois qui est connu pour son sens critique. Il y a des problèmes dans un deuxième concert deux semaines plus tard puisque les musiciens de l’orchestre ne peuvent pas déchiffrer leurs partitions pour le Krakowiak (en fa majeur, op. 14) de Chopin; il se met donc à improviser sur un thème polonais et ceci lui apporte des applaudissements enthousiastes. Il est honoré par une invitation à la résidence du Comte Moritz Lichnowski (le frère cadet du prince Carl L.) qui était l’ami et mécène de Beethoven. Frédéric Chopin s’engage sur la route du retour via Prague et Dresde (Dresden); il donne son prochain concert à Varsovie en décembre. La presse lui fait des éloges mais se plaint qu’il fasse si peu de parutions. Il consacre beaucoup de son temps à la composition du Concert pour Piano et Orchestre en fa mineur (no 2, op. 21) et au premier cycle d’Études. (Il faut noter que la création de ce concert précède celui appelé le no 1, op. 11). |
|
1830 |
Lors de la première du Concert pour Piano op. 21 en
février, devant un petit cercle d’amis, il y a les applaudissements
habituels mais aussi de la critique concernant la nouveauté du style
musical.
FC tombe amoureux de la jeune chanteuse Konstancja Gladkowska mais il n’ose pas lui déclarer son amour. Le Czar Nicolas de Russie se couronne Roi de Pologne et fait supprimer par sa brutale police secrète les activités révolutionnaires naissantes émanant de France. Première du Concert pour Piano et Orchestre en mi mineur (no 1, op. 11) le 22 septembre, encore une fois d’abord devant une petite audience puis, en octobre, pour le grand publique. Chopin part pour Vienne au début de novembre, accompagné de son ami Tytus Woyciechowski, quelques jours seulement avant que la rébellion ouverte contre les Russes éclate en Pologne. Tytus rentre en Pologne avec l’intention de se joindre aux forces revolutionnaires; Frédéric reste à Vienne mais quelques-unes des chansons pour lesquelles il a écrit la musique deviennent, avec des paroles patriotiques, très populaires. |
|
1831 |
Pendant cette période de conflit politique, Chopin compose
(probablement) sa fameuse Étude en ut mineur (La révolutionnaire,
op. 10-12) ainsi que sa Polonaise brillante précédée d’un Andante
Spianato, pour piano et orchestre (op. 22). Son oeuvre contient de plus
en plus de compositions qui sont l’expression du caractère polonais, comme
les 11 Mazurkas dans les op. 6 et 7. FC souffre d’assauts de mélancolie qui s’intensifient à des depressions, probablement accompagnées par des sentiments de culpabilité pour être demeuré à Vienna tandis que son pays se bat contre les Russes. L’opinion publique en Autriche favorise la Russie. À titre de démonstration, Chopin porte un manteau avec des boutons représentant l’aigle polonais. Il cherche mais ne trouve pas un éditeur qui accepterait de publier ses compositions; à plusieures reprises, ses concerts ne passent pas au delà de la planification et sont ensuite reportés pour des raisons obscures. Le début de sa période dite romantique s’annonce par les Trois Nocturnes, op. 9. Frédéric Chopin quitte Vienne pour Paris via Stuttgart au 20 juillet, après un tracas énervant avec les autorités russes qui ne voulaient pas valider son passeport pour un voyage en France post-révolutionnaire. Des nouvelles de la chute de Varsovie par l’armée russe lui parviennent lors de son voyage en Allemagne du Sud. Plusieures de ses Douze Études pour Piano, op. 10, sont complétées pendant son bref séjour à Stuttgart. Il arrive finalement à Paris, tard en automne. |
|
1832 |
Frédéric Chopin se sent immédiatement à l’aise dans
l’atmosphère cultivée de la métropole. Il est bienvenu par les grands
maîtres de son art, Gioacchino Rossini, Luigi Cherubini, Franz Liszt, Hector
Berlioz, Friedrich Kalkbrenner, Ferdinand Hiller et Felix
Mendelssohn-Bartholdy. Il présente des recitals dans plusieurs des salons
privés de Paris; l’élite artistique est enchantée de lui, de ce virtuoso de
22 ans, de sa musique et de son style. Kalkbrenner, lui-même un excellent
pianiste, cesse d’étudier le Concert de Piano en mi mineur (op. 11)
et le déclare trop difficile à jouer.
Frédéric est très productif; plusieures maisons d’édition rivalisent pour le droit de publier ses oeuvres, notamment Schlesinger à Paris et Breitkopf & Härtel à Leipzig. Il gagne sa vie avec sa musique publiée et en donnant des leçons de piano, pendant quelque temps quatre heures par jour uniquement à la Baronne Charlotte de Rothschild. Il donne également quelques recitals mais il est bien content de vivre sans le stress qu’ils imposent et, étant un homme un peu timide, sans les commentaires des critiques qui se plaignent qu’il ne jouerait pas assez fortement. Les Douze Études op. 10, dédiées à Franz Liszt, sont publiées par Schlesinger. |
|
1834 |
Ces années sont remarquables parce que Chopin compose un
nombre de chefs-d’oeuvre qui comptent parmi ses plus grands.
FC choisit de ne pas présenter son passeport à l’ambassade czariste à Paris pour le faire renouveler mais préfère plutôt accepter le statut d’émigré, une décision qui lui coûte le droit de visiter son pays natal. |
|
1835 |
Chopin crée un nombre de Mazurkas (e.g. op. 24), de
Polonaises (e.g. op. 26) et de Nocturnes (e.g. op.27) des plus
belles. Elles sont publiées au cours de l’année suivante.
Il rencontre ses parents en août à Carlsbad (Prusse) - pour la dernière fois. Sur le voyage du retour, il visite les Wodzinski, des amis proches de Varsovie qui habitent maintenant Dresde. Il tombe amoureux de leur fille Maria. Quelques journées à Leipzig lui donnent l’occasion de voir Mendelssohn, Robert Schumann et sa femme Clara Wieck qui est une compositrice douée et une pianiste de concert accomplie |
|
1836 |
Pendant tous les mois de l’hiver de 1835/36, Frédéric
souffre d’une maladie pulmonaire récurrente, avec des attaques de toux
violente et des expectorations rouges de sang. Il présente des performances
malgré tout, mais presque toujours avec Liszt et d’autres artistes bien
connus à l’époque. Son Concert pour Piano en fa mineur (op. 21) ainsi
que la Ballade en sol mineur (op. 23) sont finalement publiés, parmi
beaucoup d’autres pièces.
En septembre, il voyage de nouveau à Leipzig pour voir Clara et Robert Schumann qui sont devenus les amis et admirateurs des plus proches pour leur présenter ses compositions récentes . De retour à Paris, il rencontre George Sand, la femme écrivain qui a un grand succès avec ses oeuvres romantiques et sentimentales sous ce nom de plume mâle; ils se parlent brièvement dans le salon de la Comtesse Marie d’Agoult qui avait quitté son mari pour vivre avec Franz Liszt une relation considérée scandaleuse. Chopin n’apprécie ni l’attitude ni l’apparence de George, ni sa façon de se donner, traits pour lesquels elle a acquis un certain degré de notoriété. Elle est loin d’être jolie, elle a six ans de plus que Frédéric, elle a quitté son mari, elle aussi, avec leurs deux enfants et vit présentement avec un avocat après de nombreuses affaires avec, entre autres, l’écrivain Prosper Mérimée et le poète Alfred de Musset. |
|
1837 |
Les parents de Maria Wodzinski s’opposent aux fiançailles
de leur fille avec FC à cause de son pauvre état de santé. Ils ont
probablement été informé aussi du fait qu’il fréquente le salon de Marie
d’Agoult. Frédéric garde les lettres de Maria dans un petit paquet, fermé
par un ruban tenant une rose, avec l’inscription polonaise «Ma peine».
Voyage à London (Londres) en juillet en compagnie de Camille Pleyel, le manufacturier de pianos et ami proche de FC. George Sand s’intéresse au génie fragile du piano et l’invite à plusieures reprises à son domaine de Nohant près de Châteauroux et approximativement 300 km au Sud de Paris. Chopin décline ses avances au début mais trouve bientôt que son intellecte et sa chaleur sont engageants. Il écrit la Marche funèbre qui deviendra le 3ème mouvement de la Sonate pour Piano en si bémol mineur, op.35, à l’occasion de l’anniversaire de la révolte polonaise de 1830 contre les Russes. |
|
1838 |
L’agenda de Frédéric Chopin est plein d’engagements, entre
autres pour jouer devant le Roi Louis Philippe au Palais des Tuileries, et
il obtient un succès même pour lui phénomenal par un récital public à
Rouen
au mois de mars. Il fait la connaissance de l’écrivain Victor Hugo, du poète
allemand Heinrich Heine, pose pour un portrait peint par Eugène Delacroix.
Il est l’étoile de la haute société de
Paris.
George Sand est amoureuse de Chopin et ils sont engagés romantiquement dès le printemps. Un jeune homme, instructeur des enfants de GS, les traque et menace de provoquer Frédéric en duel. Chopin a peur de perdre ses étudiants de piano à cause du scandale menaçant et accepte de déménager avec George à l’île de Majorque (Majorca) en novembre; le séjour sur cette île dans la Méditerranée, au Sud de la côte d’Espagne, est supposé alléger, par son climat favorable, le rhumatisme de Maurice, fils de George, et améliorer l’état de santé chroniquement affectée du compositeur. Ils louent une partie du monastère inhabité La Chartreuse à Valdemosa, au Nord de Palma, un endroit pittoresque et dans une très belle région mais froid dans cette saison des pluies et sans aucun confort. FC récidive, les vieux symptômes réapparaissent, particulièrement la toux harcelante. Trois médecins sont consultés dont deux prédisent sa mort imminente tandis que le troisième le déclare déjà mort (comme FC écrit à un ami). Son état d’ésprit est réfléchi dans les 24 Préludes op. 24. La maison et le climat lui deviennent intolérables; aucun habitant de Palma consent de travailler pour «les païens». Il est très productif néanmoins et aime composer au piano qui lui a été envoyé par Camille Pleyel. |
|
1839 |
Chopin part de Majorque le 13 février pour rentrer à Nohant
mais il doit rester à Barcelona se reposer pendant une semaine
sous les soins d’un médécin.
Le voyage de retour est interrompu plusieures fois; dès son arrivée sur le continent Chopin reprend ses forces et semble récupérer de cette maladie pulmonaire qui est maintenant diagnostiquée comme tuberculose. George et lui arrivent à Nohant le 1er juin. Il compte les quatre mois qui suivent parmi les plus heureux de sa vie. Ceci est l’année des Préludes, de ses chefs-d’oeuvre. Ils reviennent à Paris en octobre mais ils y louent des appartements séparés, non pas parce que leur relation est en question mais parce qu’il veut éviter un scandale. |
|
1840 |
Frédéric révise continuellement ses compositions et il ne cesse pas de travailler; malgré ses efforts, la liste de publications de cette année est brève. Il jouit d’un grand succès comme professeur de piano, comme auparavant. | |
1841 |
Chopin consacre la plupart de son temps à écrire de la
musique et autrement mène une vie calme. Les créations pendant ce temps
sont, entre autres, la Polonaise, op. 44, le Prélude, op. 45, l’Allegro
de concert, op. 46, et la Ballade en mi bémol majeur, op. 47.
FC donne deux performances publiques durant l’hiver, de véritables triomphes et de plus, lucratives. Liszt écrit une récension jubilante dans la Gazette musicale. |
|
1842 |
George et Frédéric vivent des temps durs dans leur
relation. Il trouve la présence d’Eugène Delacroix agréable mais déteste le
comportment bruyant et houleux de quelques-uns des visiteurs de George.
Cette année ainsi que la suivante sont remplies de travail sur sa musique en plus d’un nombre de performances en concert dont la réception prouve sa renommée. Le poète Heinrich Heine le compare à Mozart et à Beethoven. |
|
1844 |
Le père de Chopin meurt en mai à l’age de 73 ans, d’une
maladie cardiaque chronique. Frédéric est inconsolable et s’enferme dans son
appartement pendant plusieurs jours.
Sa soeur Ludwika vient à Paris en juillet. Ils ne s’étaient pas vus depuis 14 ans. Les compositions principales de cette année sont la Berceuse en ré bémol majeur, op. 57, et la Sonate pour Piano en si mineur, op. 58. |
|
1845 |
Son état de santé se détériore tout le temps. L’hiver passé
s’est avéré particulièrement difficile. George Sand se rend compte qu’elle
perd son influence sur Frédéric et que l’hostilité de son fils envers FC
augmente.
Chopin complète les Trois Mazurkas, op. 59, la Barcarolle, op. 60, et la Polonaise-Fantaisie, op. 61. Lui, le patriote polonais, doit endurer une fois de plus des mauvaises nouvelles concernant une autre révolte contre les Russes, cette fois emergeant de l’État libre de Cracovie que le Congrès de Vienne avait crée en 1814, des nouvelles de la défaite inévitable des Polonais aux mains des Autrichiens. |
|
1846 |
Ceci est la dernière année productive du grand compositeur.
Il passe l’été à Nohant mais il est exposé aux querelles continuelles, qui
l’agacent, entre Solange, la fille de George, et son frère Maurice qui est
maintenant adulte et prend les attitudes de chef de ménage. Des remarques
gratuites de Sand concernant l’apparence de Frédéric le blessent
profondement.
Chopin s’immerge dans son travail. Il écrit les deux Nocturnes, op. 62, plusieures mazurkas et valses et la Sonate pour Piano et Violoncelle, op. 65, laquelle dernière il dédicace au celliste expert Auguste Franchomme, son bon ami. Il rentre tout seul à Paris en novembre - la première séparation de George de longue durée. Il est déçu quand sa mère lui écrit qu’elle ne pourrait pas venir le visiter à Paris à cause de son rhumatisme. |
|
1847 |
George Sand rentre à Paris en février; elle et Frédéric reprennent leur vie sociale habituelle mais des rumeurs circulent qu’ils seraient sur le point de se séparer. La rupture est définitive lorsque le sculpteur Auguste Clésinger attaque Maurice physiquement sur un point mineur quelconque. Solange s’était attachée à cet homme rude et brutal et se mariera plus tard avec lui. Chopin prend la défense de Solange contre sa mère; George est lésée et se montre furieuse; elle écrit à un ami que FC serait «évidemment» amoureux de sa fille de 19 ans. | |
1848 |
Frédéric Chopin donne son dernier concert le 16 février
dans la Salle Pleyel, un évènement extraordinaire pour une audience sélecte
de 300 personnes. Il joue la part du piano dans un trio de Mozart, puis sa
nouvelle Sonate pour Piano et Violoncelle avec Auguste Franchomme, et
de plus un long programme en solo présentant ses mazurkas, valses et
préludes.
Un deuxième concert est annulé parce que Paris est pris dans la révolution qui mènera à l’abdication et la fuite du Roi Louis Philippe et à la proclamation de la République française. Chopin et Sand se rencontrent, par accident, pour la dernière fois. Il l’informe que Solange avait donné naissance à une fille. La façon de gagner sa vie est en danger puisque toute activité culturelle dans la métropole a cessé. Une de ses étudiant(e)s, la riche dame écossaise Jane Stirling, suggère qu’il voyage en Angleterre où il a un grand nombre d’ardents admirateurs. Le 19 avril Chopin part de Paris; il restera sept mois en Angleterre et en Écosse. FC est très bien reçu à Londres; il rencontre Charles Dickens et Lady Byron et est invité à donner quelques récitals. Il acquiert un bon nombre d’étudiants et gagne un bon montant d’argent. On le présente à la Reine Victoria mais il a plus de succès avec un concert en juin duquel on dit qu’il enchantait l’audience avec sa musique. Il ne trouve pas beaucoup de temps pour composer de la musique à cause de ses voyages et des activités qui y sont associées. Il fait un voyage en Écosse et joue à Glasgow et puis à Edinburgh, mais les incessantes conversations polies et ennuyeuses (ses mots) ainsi que le mauvais temps mettent sa patience à une dure épreuve. Il tombe de nouveau malade à Londres, sort du lit juste une fois en plusieures semaines pour jouer du piano à un bal qui a été organisé par des amis. |
|
1849 |
Frédéric Chopin est content d’être de retour à
Paris, après
le séjour fatiguant en Angleterre. Il est toujours très malade, ne peut pas
sortir de la maison et il est trop faible pour rester assis au piano. Son
oeuvre de cette année, la dernière de sa vie, contient un nombre de petites
pièces; la dernière est la Mazurka en fa mineur (op. 68-4) de
laquelle nous avons seulement une esquisse.
Supporté financièrement (de façon clandestine) par ses amis, il loue une maison à Chaillot dans la banlieu de Paris. Il est totalement dépourvu d’argent et doit accepter la somme de 15,000 francs qui lui est offerte à titre de prêt par son admiratrice Jane Stirling. Sa soeur Ludwika et son mari viennent à Paris en août; Ludwika restera pour prendre soin de son frêre. Suivant le conseil de son médecin, il retourne au centre de Paris et se trouve un appartement ensoleillé à 12, Place Vendôme. Il n’est plus capable de sortir de l’appartement; il reçoit les derniers sacrements le 12 octobre. Frédéric Chopin meurt à 2 heures du matin de la nuit du 17 octobre. Le Requiem de Mozart est joué aux funérailles dans l’Église de la Madeleine. Tel qu’il avait stipulé dans ses dernières volontés, son coeur est prélevé et envoyé à Varsovie. Il est enterré dans le cimetière Père-Lachaise de Paris, sous un monument sculpté par Auguste Clésinger, le mari de Solange. Son coeur repose dans une urne à l’ Église de la Sainte Croix de Varsovie. |
|
Lecture recommandée |
||
W.G. Atwood: Fryderyk Chopin. New York: 1987 (en anglais) J. Jansen: Frédéric Chopin. München: 1999 (en allemand) G. Sand: Un hiver à Majorque. Oeuvres autobiographiques, Tome 2. Paris: 1971 T. Zielinski: Chopin. Bergisch Gladbach: 1999 (en allemand) |